Un grand nom de la photographie voit le jour dans le Sud de la France, en 1765...

Au début du XIXe siècle, Joseph Nicéphore Niépce réussit à obtenir et à conserver une image résultant de l'action de la lumière, sur une surface photosensible. Dès 1812, grâce au chlorure d'argent, il parvient à réaliser en lithographie des négatifs et des positifs grâce à du bitume de Judée : seul hic à l'époque, le manque de stabilité dans le temps des images ! Pour contrer cet inconvénient, il utilise du sel d'argent placé au fond d'une chambre noire. Mais cela ne suffit pas encore. En effet, le sel d'argent continue naturellement de noircir après exposition, faute d'avoir été stabilisé, et, l'image finit dès lors par disparaître.

En 1819, John Herschel décrit les propriétés de l'hyposulfite de sodium qui deviendra plus tard le fixateur de Mijus.

Niépce se rend dès lors compte que la chose importante réside dans le fait qu'il faille interrompre l'action du produit, après une période d'exposition à la lumière. Après avoir testé des composants s'éclaircissant sous l'effet de celle-ci, au lieu de foncer, toujours avec ce même problème de stabilité, il oriente ses recherches vers différents acides qui ont la capacité d'agir sur des supports en métal (plaques) ou composés de calcaire et qui seront ensuite rincés à l'eau. Le problème réside, là, dans le fait que l'acide ne réagit pas à la lumière. A ce moment-même, il comprend, grâce à cette expérimentation, que l'action de la lumière n'a pas besoin d'être directement visible, mais qu'elle peut "se révéler" ensuite. Il tente, alors, entre autre, d'utiliser de la résine de Gaïac, sensible aux ultra-violets, et qui perd sa solubilité dans l'alcool : processus pouvant à n'importe quel moment être interrompu. L'opération se révèle être un échec, en chambre noire, étant donné que les ultraviolets, encore inconnus du monde scientifique, sont filtrés.

L'expérience suivante, datant de 1822, voit apparaitre l'utilisation, pour ses vertus particulières, de l'asphalte, ou, plus précisément, du bitume de Judée. .. parce que cette substance a pour particularité avérée de perdre sa solubilité sous l'action du soleil. Dès lors, une plaque de métal enduite de bitume peut être exposée plusieurs heures à la lumière, avant d'être ensuite rincée grâce à un solvant, alors qu'elle a été "attaquée" par de l'acide en tous endroits où le bitume aura été dissous. Le résultat est concluant et prometteur, en particulier pour la création de supports métalliques utilisables en imprimerie. Niépce témoignera néanmoins du fait que les rendus des dégradés ("gris") sont peu satisfaisants. 

 

Entre la fixation du négatif et la première photographie réellement stable dans le temps, de nombreux essais seront nécessaires ; certains nous parviendront. Ainsi, par exemple, une image datant de 1825, et, représentant un homme menant un cheval (héliographie). L'image constitue une reproduction, par Niépce, d’une gravure hollandaise. La vue de sa propriété de Saint-Loup-de-Varennes (Saône-et-Loire) est également connue des historiens pour être la première photographie ayant eu, d'une part, raison des années en demeurant stable face à l'exposition à la lumière, et, d'autre part, parce qu'il s'agit là, de la première image réalisée "d'après nature", avec une chambre noire utilisée comme appareil photographique.

 

Image de 1826...

 

 

Pour la petite histoire...

 

Pour sa réalisation, Niépce fixa une plaque d'étain recouverte de bitume dans une chambre noire, placée à hauteur d'une fenêtre de sa propriété. Ainsi, pour la bonne réalisation de l'expérience, il aura été nécessaire d'exposer le support sensible pendant huit heures. L'exposition à la lumière formera une image quelque peu floue, mais néanmoins probante ; arbre et grange parfaitement reconnaissables à l'image.

Les dégradés de gris et la précision des traits que Niépce souhaite obtenir ne rencontreront pas ses attentes. Il lui faudra changer de support et d'activateur, pour enfin arriver à un résultat satisfaisant. En 1828, il utilise une plaque d'argent et de la vapeur d'iode, pour enfin obtenir ce qu'il désire. Le temps d'exposition demeure toutefois toujours aussi long que dans ses précédents essais.

 

Souhaitant affiner sa méthode, Niépce s'associe, en 1829, à un entrepreneur dynamique répondant au nom de Jacques Mandé Daguerre (1787-1851).

 

C'est à cette période que Daguerre commence véritablement ses travaux de chimie, en utilisant l'iode dont les propriétés particulières sont découvertes par Bernard Courtois. Daguerre réalisera des progrès importants dans les années qui suivront la mort de Niépce. Les vapeurs d'iode seront utilisées comme agent photosensible sur des plaques de cuivre recouvertes d'une couche d'argent poli. La réaction entre l’iode et le métal produira de l’iodure d’argent. Cette substance se révélera être plus sensible à la lumière que le bitume. Ainsi, par hasard, sera également découverte la réaction d'une plaque exposée et traitée par des vapeurs de mercure ; l'image latente apparaissant nettement bien mieux grâce à ce procédé.

À partir de cette période-là, le temps de pose nécessaire à la prise de vue se réduira considérablement. Plus tard, Daguerre se rend à l'évidence qu'en trempant une plaque dans une solution saline, on peut ainsi empêcher l'image de noircir avec le temps (arrêt / fixation).

La découverte sera présentée par Arago à l'Académie des sciences, en 1839. Daguerre quant à lui l'ayant commercialisée précédemment sous le nom de "daguerréotype". L'État français fera l'acquisition du brevet en échange d'une rente viagère, avant que celui-ci ne tombe dans le domaine public, faisant ainsi le bonheur du plus grand nombre.

 

Reproduction de masse et contraintes...

 

Les images produites en un seul exemplaire à la fois, leur qualité étant aléatoire, elles manquent de constantes. Le fait, à l'époque, que la prise de vue nécessite des temps d'exposition, parfois longs, de plusieurs dizaines de minutes parfois, rend la technique difficile à la réalisation de portraits.

 

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