Trois heures dans une des plus prestigieuses fabriques de bracelets pour montres d'Europe...
Avant-propos
Constat...
Lorsqu’on est amené, comme nous, à utiliser internet pour se documenter dans un domaine particulier, on est étonné de constater deux choses : primo, combien certaines sociétés sont peu
référencées, voire discrètes, sur la toile : situation d’autant plus regrettable pour l’internaute, soucieux de trouver réponse à son questionnement ; secundo, qu’une demande réelle existe (les
forums de discussion en sont le reflet) de la part de l’internaute de pouvoir obtenir de l’information sur un fabricant ou un produit donné de manière informelle, plus confidentielle ou
‘humaine’, par delà les réseaux officiels de communication des entreprises (site perso, publicité, publi-reportage, etc.) ou les médias.
Présentation
Implantée, en retrait, et, à moins de cinq minutes en voiture de la gare et du front de mer, à Ostende, la S.A. LIC (Leader Industrie Cuir) a été fondée en 1971 par Yves Thomas, aujourd’hui
décédé.
Cette société occupe un peu plus de vingt personnes, essentiellement des femmes formées à la couture.
Malgré les rigueurs de la crise financière de 2008, la société LIC reprend ‘du cuir de la bête’ et propose tant du prêt-à-porter de série que du ‘haut de couture’… ce même haut de gamme
répondant à une demande croissante de la part des manufacturiers, ou assembleurs horlogers, pour la plupart suisses…
La fabrication
Le choix des matériaux usités contribue, tant au succès, pour le degré de finition qu’obtiendra le produit que pour le ‘look’ particulier qui serait infléchi à celui-ci.
En fin de compte, le caractère et l’habillage d’une montre, au niveau de son bracelet, seront indissociables du choix de celui-ci, qu’il soit métallique, en cuir, en nylon, en tissu, ou, autre
matière.
L’origine des cuirs
Provenant essentiellement de France, d’Italie ou de Russie, les cuirs utilisés chez LIC sont de toutes natures. Ils vont du galuchat (raie) au croco, en passant par le veau, l’autruche ou le
serpent. D’autres composants ou matières sont également utilisés, tels : le caoutchouc, les matériaux composites, des textiles, des satins à base de soie, etc. Ces produits sont sélectionnés, non
seulement en fonction de leur texture, de leur couleur ou de leur spécificité intrinsèque, mais aussi, dans le but de se marier harmonieusement avec le produit final, qu’il soit de type sportif,
classique, militaire, ‘vintage’, jeune…
Phases et processus de fabrication
Le processus de fabrication d’un bracelet montre passe par les étapes suivantes…
En fonction du type de montre à équiper, le choix d’un design et la sélection d’une ou des matières de base sont les critères qui orienteront de manière plus originale ou spécifique le processus
de fabrication.
Etapes de la fabrication
1. La coupe
Les pièces sont découpées dans des surfaces plus ou moins grandes de cuir ou autre, à l’emporte-pièce et au moyen d’une presse pneumatique ensuite.
2. La refente et le parage
Les pièces de cuir sont ensuite passées à la refendeuse afin d’obtenir un cuir à l’épaisseur souhaitée. La pareuse ou la fraise quant à elles permettent, avant collage, de réaliser des biseaux
autorisant un assemblage à l’esthétique parfaite.
3. Le montage
Une fois les éléments composant le bracelet sélectionnés, ils sont ensuite encollés à la main ou au moyen d’un pistolet à air (pneumatique). Après que les colles se soient reposées, les
constituants sont assemblés sur la table de montage, et, finalement pressés ensemble à l'aide d'un marteau ou plus généralement sous presse pneumatique.
4. La couture à la main ou à la machine
Généralement réalisées au moyen de fils de lin ou de nylon, les coutures sont terminées par des points d’arrêt coupés et "stoppés", dans certains cas, au moyen d’un fer à souder.
5. Le perçage
Réalisé au moyen d’une série d’emporte-pièces assemblés en 1 (monobloc) et parfaitement alignés, la découpe des trous est réalisée aux dimensions et à la forme de l’aiguille de la boucle de
fermeture. Cette opération est également réalisée au moyen d’une presse pneumatique.
6. Le ponçage, la teinte ou la peinture
Après avoir été poncés à la main ou à la machine, la tranche ainsi que, parfois, les trous, qui ornent l’intérieur de certains bracelets (‘sport’) sont enduits de peinture, teintés, lissés ou
parfois encore cirés.
7. Le filetage
La phase de filetage permet, tout à la fois, d’assouplir le cuir tout en lui procurant un fini grâce au trait rehaussant la partie entre la couture et le bord extérieur du bracelet.
8. L’impression d’un logo, d’une marque…
Matricé à la presse, au nom de l’entreprise LIC ou au logo d’une marque horlogère, peu ou fort prestigieuse, la doublure du bracelet sortira de manière plus ou moins "griffée" de
l’atelier…
9. La finition et le contrôle
Afin de satisfaire au cahier des charges des plus prestigieuses marques, l’entreprise se doit de procéder à une inspection stricte de sa production. La moindre imperfection dans l’exécution se
voit immanquablement sanctionnée d’envoi au rebut. Pour preuve, la quantité d’objets divers que nous avons eu l’occasion de voir au rayon des déclassés (pour : légères griffures, coutures non
parallèles, etc.).
Le capital humain, la main d’œuvre…
Manquant cruellement de main d’œuvre spécialisée dans le secteur du cuir, l’entreprise LIC, forme un personnel provenant du monde de la couture. En ces temps de chômage, LIC demeure une
entreprise en perpétuelle recherche de main d’œuvre spécialisée. Toujours bon à savoir…
En guise de conclusion...
Comme nous avons pu le constater lors de la visite des ateliers, ou en nous documentant sur internet, la société LIC offre, en direction du secteur horloger, un choix important de modèles
nécessitant parfois jusqu’à 147 opérations différentes dans le processus de fabrication. Ce faisant, en fonction des matériaux utilisés, ou, plus simplement suivant le temps nécessaire à sa
fabrication, nous savons que le prix d’un bracelet peut aisément varier du simple au triple. Fort malheureusement, à ce sujet, nous ne pouvons guère en dire plus, faute d’avoir obtenu de la part
de la société LIC, le complément d’informations nécessaire à la finalisation de cet article.
En ce qui concerne le réseau de distribution, nous savons les montres Raidillon équipées de bracelets LIC. Nous pouvons dès lors supposer cet horloger à même de fournir à la clientèle des
produits marqués au crocodile ostendais…
Mais aussi…
Sont entre autres clients du fabricant LIC : Bell & Ross (F), BRM (F), Raidillon (B), l’horloger bijoutier Tollet (B), Elton John, la Cour de
Belgique…
Référencés et en vente sur internet, pour des dimensions de bracelets en cuir et en tissu, couvrant les tailles de 12 à 26 mm : http://www.watch-band-center.com/watchstrap-h877-Lic-Ateliers.html (site et société allemands).
Pour information complémentaire…
Ce qui se dit entre autres sur certains forums : http://forumamontres.forumactif.com/t39709p15-bracelets-alligator-hirsch-di-modell-hadley-roma ; http://forum.chronomania.net
Pour toute demande concernant les produits LIC, voir les références ci-dessous…
LIC
Leegaertsdijk 8 - Industriezone - B8400 Oostende
Belgium
Tél. +32 (0)59/80 04 07
Fax +32 (0)59/70 77 83
E-mail: thomas@lic-oostende.be
"C'est du belge" (RTBF-2010)
Lorsque LIC associe son savoir-faire à la jeune marque de montres belges Raidillon...
Remerciements à Madame Willianne Thomas, à son fils, ainsi qu'à toute l'équipe (ateliers et administration)...
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